GRIS :: Un inoubliable voyage de la douleur à la couleur

« Jeune fille optimiste, mais hantée par une expérience douloureuse qui a ébranlé sa vie, Gris s’est égarée dans le tréfonds d’un monde qu’elle a créé de toutes pièces. » GRIS est un jeu indépendant développé par Nomada Studio (Espagne) et sorti le 13 décembre sur Switch et PC.

« Tu as un Steam? » Le jour de Noël, un ami de bon goût m’offre un petit jeu. Passée l’émotion de la touchante attention, ma curiosité est piquée à vif, vif comme le sentiment qui s’empare de moi quand je lis le synopsis:
GRIS a tout pour faire résonner votre âme…et vos yeux. 

La vidéo du trailer
Review 50% spoiler, 0% obejctivité

Une direction artistique de folie

Sur des fonds d’aquarelles, tantôt diluées, tantôt vives, quelques notes de musique se détachent, mélancoliques comme le décor esseulé dans lequel se retrouve plongée, bien malgré elle, notre petite héroïne après la perte de sa voix. Gris est la jeune femme que vous incarnerez tout le long du jeu dans son univers onirique et féérique, l’aidant ainsi à surmonter une épreuve douloureuse. Issue de l’univers de Conrad Roset, un peintre espagnol, elle est dotée d’un petit carré bleu et d’une cape ; cape qui vous servira tout au long de l’aventure à débloquer des nouvelles habilités (le double saut, la nage…) et redonner de la couleur à son monde en ruines.

Quelques oeuvres de Conrad Roset

D’abord en nuances de gris, les environnements prennent petit à petit de nouvelles teintes (passant du rouge au jaune) et avec cela, de nouveaux moments d’émerveillement devant le travail somptueux de la couleur et la matière. J’aimerai aussi mentionner la qualité et la fluidité des animations des personnages (la cape de Gris, l’oiseau, caillouman !) qui vous donnera aussi l’impression de jouer à un film d’animation. La direction artistique a réalisé un travail titanesque que je qualifierai de vrai chef d’œuvre (la bande-son est écoutable sur la barre de droite du blog au passage)

Un gameplay « feel good »

Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce jeu, c’est sa sérénité : pas d’ennemi (à part peut-être…vous-même ?), pas de mort, pas de game over. Pas de frustration ! Un vrai jeu « feel good ». Le seul risque est de chuter et de devoir recommencer les sauts de plateformes en plateformes ou bien de rester bloqué quelques instants à réfléchir comment résoudre l’énigme. L’exploration des magnifiques tableaux et environnements vous permet aussi de récupérer des orbes pour traverser des endroits charniers ainsi que des collectibles (dispensables à mon avis puisque n’amenant à aucune récompense).La progression est plus qu’intuitive grâce aux éléments visuels et sonores – je me suis quand même aidé de walkthough quand ça commençait à sérieusement me gaver d’être bloquée et de ne pas pouvoir en découvrir plus. Bouuuuh, la nulle ! La difficulté est très peu présente en général dans le jeu. Une expérience contemplative plus que technique donc.U

Une plus grande énigme

Poétique à souhait, GRIS est aussi une énigme métaphorique. L’héroïne qui a perdu sa voix se retrouve sans défense et recollecte, au fur et à mesure ses pouvoirs ainsi que des couleurs pour son monde. Ses peurs, transcrit sous forme d’oiseau géant ou d’anguille harassante se fond de plus en plus pressante au long du jeu. GRIS explore un thème bien connu de la psychologie : les étapes d’un deuil. La colère rouge et paralysante, le marchandage, la dépression bleue et liquide de larmes, la reconstruction lumineuse et enfin l’acceptation finale. Exempt de narration, la compréhension du jeu peut se faire à plusieurs niveaux. Chacun d’entre nous, ayant déjà vécu ses propres traumatismes et douleurs, peut y prendre ce qu’il vient y chercher. Voilà aussi une autre force du jeu.

Petit avis personnel ici (SPOILER) : à mon sens, le deuil qui est fait pourrait aussi bien être celui d’une mère perdu que d’un passage de l’enfance au monde adulte (une mini GRIS et une statue qui représente la femme adulte)

« Bonjour, je suis un jeu moche »

Court et intense comme un haïku, Gris fait partie de mes belles découvertes et aura accompagné mes dernières heures de 2018 avec beaucoup d’émotions, de chaleur et de plaisir. Ce jeu fut hypnotisant de bout en bout, et je le referai avec grand plaisir. Je vous le recommande vivement. Virevoltez, nagez, explorez et foncez, vous allez l’adorer!

Direction Steam !

1 Comment

  • Virginie 8 janvier 2019 at 10:27

    Rah super ! Merci pour la découverte. J’avoue que la thématique me parle beaucoup. Et cette musique <3

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